Récit de vie : votre histoire mérite d’être racontée

Nos souvenirs sont fragiles. Ils s’effacent, se transforment, se perdent parfois dans le tumulte du temps. Pourtant, ils sont le fil invisible qui nous relie à nous-même et à ceux que nous aimons. Les transmettre, c’est offrir une part de soi, un héritage littéraire, une trace de ce que nous sommes.

Qu'est-ce qu'un récit de vie ?

Faire écrire son récit de vie, c’est raconter son histoire, partager ses souvenirs et laisser une trace de son passage. C’est l’occasion de se souvenir des moments marquants de sa vie, des expériences qui ont façonné la personne que l’on est. En racontant, on préserve la mémoire des événements importants, mais aussi des petites choses qui font notre quotidien.

« La vie n'est pas ce que l'on a vécu, mais ce dont on se souvient et comment on s'en souvient. » – Gabriel García Márquez

Le récit de vie permet de transmettre ses expériences, ses émotions et ses réflexions aux autres, pour que ces souvenirs ne se perdent pas avec le temps. C’est un cadeau précieux à offrir à ceux qui viennent après nous, une manière de faire vivre notre histoire à travers les générations.

Expliquer la démarche du récit de vie…

« En fait, tu fais des biographies ? » C’est la question que j’entends le plus souvent lorsque je parle de mon métier de praticienne en récits de vie. Parce que « Oui mais non » n’est pas une réponse très constructive, je vous propose ici une brève explication que j’espère la plus limpide possible sur ce que signifie laisser une trace à travers les mots.

Alors, oui, les récits deviennent le plus souvent des livres, c’est ce qui peut prêter à confusion avec des biographes qui appellent leur travail récit de vie. La différence majeure et fondamentale réside dans le postulat que je vais ici résumer en quatre éléments (ma définition n’est donc pas exhaustive et n’a pas la prétention de l’être). Ces quatre éléments sont pertinents quel que soit le mode de production du récit (peinture, sculpture, photographie, théâtre, format audio, etc.) :

Le récit de vie est une histoire de rencontre

Écrire un récit implique la praticienne autant que la personne qui se raconte, on appelle cela la co-construction. En clair, cela signifie que le récit est un travail commun vers un but commun. Je suis toujours présente dans les récits de vie que j’écris, par une introduction, dans le texte sous forme de paragraphes ou en dialogues avec la personne qui se raconte. Le passage de l’oral à l’écrit est également basé sur mes choix. Si, pour les besoins de la personne qui se raconte, interprétation du récit il y a, elle se fait à deux. On sort de la problématique objectivité/subjectivité liée à l’Histoire pour aller à la rencontre de l’autre.

 Faire écrire sa vie amène une véritable réflexion

Ce qui importe n’est pas le livre créé à partir d’un certain nombre d’entretiens enregistrés, c’est la réflexion qu’amène la création de cet objet. Écrire ses souvenirs, c’est « une recherche et construction de sens à partir de faits temporels personnels » (Pineau & Le Grand, 2013). Cette réflexion peut être partagée avec la praticienne ou rester de l’ordre de l’intime. Toujours inachevé, le récit nous fait réfléchir sur notre place dans une société faite de relations elles-mêmes tributaires d’autres relations (de pouvoir, de filiations, de statut social, etc.). C’est une modeste recherche de clarté qui fait bouger les repères.

Construire un récit de vie demande une bonne dose de bienveillance

Accueillir l’histoire de l’autre, écouter sans jugement, être capable de comprendre les enjeux sous-jacents à chaque récit, penser au confort de la personne qui se raconte, ne pas s’approprier son récit d’une façon ou d’une autre, faire de sa propre subjectivité une source de richesse, ne sont pas des aptitudes innées que l’on applique au quotidien. Cette congruence s’acquiert grâce à une solide formation, beaucoup de pratique et de constantes remises en question (par le biais d’un travail sur sa propre histoire, par des intervisions en groupe, par de nouvelles formations, etc.).

Le récit de vie est une démarche militante.

Je n’écris pas de récits pour faire fortune (ce qui a peu de chance d’arriver...) mais parce que je suis convaincue. Comme je l’ai abordé plus haut : tout est affaire de relations. Écrire sa vie, c’est se soucier de ce qui nous est commun, le récit nous relie en mettant en avant nos attaches et nos points communs, dans les échos et les résonances qu’il provoque en nous. Les histoires relient les hommes avec les femmes, les humains avec la nature et les animaux, les personnes âgées et les enfants, les pauvres et les riches, les habitants d’un même quartier ou les professionnel.le.s d’une même entreprise, par une histoire commune. Le récit de vie permet d’envisager des « peut-être ».

Écrire ses souvenirs : que reste-t-il de vos moments précieux ?

Prenez un instant pour y penser. Quels sont ces moments de votre vie que vous aimeriez ne jamais oublier ? Ces éclats de rire, ces instants suspendus, ces épreuves qui vous ont transformé... Avec le temps, nos souvenirs s’effacent, se brouillent, se mélangent. Certains prennent une place immense alors qu’ils étaient insignifiants sur le moment, tandis que d’autres, essentiels, deviennent flous. Écrire votre récit de vie, c’est capturer ces morceaux de vie, leur redonner toute leur intensité, leur vérité. C’est une façon de dire : « Voilà ce que j’ai vécu. Voilà ce qui compte pour moi. »

Je vous accompagne pour laisser une trace

Parce que chaque vie mérite d’être racontée, je vous propose de vous accompagner dans cette démarche intime et précieuse. Nous prendrons le temps, ensemble, de revisiter votre parcours, d’écrire vos souvenirs, de donner du sens à ce qui a façonné votre histoire, et d’en faire un récit qui vous ressemble. Peu importe que vous ayez l’impression de ne pas savoir raconter ou d’avoir une histoire « banale » – il n’y a pas d’histoire banale. Il y a votre voix, votre regard sur le monde, votre manière unique de traverser l’existence. Et c’est inestimable.

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Exemples de récit de vie

Voici quelques exemples de récit de vie, qui vous permettront de mieux comprendre ce que cela signifie et comment chaque histoire, unique à chacun.e, peut être racontée :

Pineau, G. & Marie-Michèle (2017) Produire sa vie : Autoformation et autobiographie. Téraèdre ([Ré]édition)

Dominicé, P. (2002) L’histoire de vie comme processus de formation. L’Harmattan (Défi-formation)

Pineau, G., Le Grand, J.L. (2013). Les histoires de vie. Presses universitaires de France (Que sais-je?)

Le Grand, J.L. (…) Définir les histoires de vie : sus et insus « définotionnels ».